« 2200 km de bonheur » titre l’hebdomadaire LVA en une de son édition de la semaine dernière en référence au Tour Auto 2013.
Ce ruban de bonheur, partagé avec quelques amis de l’ACSO Classic, faisait suite dans mon programme personnel au casse tête magistralement organisé de Vignes et Virages, « au fil de l’estuaire » selon le commentaire dans le même hebdomadaire de notre excellent ami François Arsène revigoré par l’événement et les retrouvailles avec quelques anciens survivants de ses nombreuses campagnes.
Il précédait de quelques jours une escapade programmée de longue date avec quelques copains aux « Picos de Europa » massif montagneux inconnu de 99 pour cent des européens qui partage avec le Cantal le privilège de posséder des routes fantastiques fréquentées uniquement par les sabots des vaches , quelques randonneurs initiés et des inévitables et impitoyables nuages.
Cinq jours de (vraie) course sans (vraie) escale ni pitié pour les hommes et les machines à l’heure où les avions « low cost » vous amènent pour deux euro dans toutes les capitales d’Europe succédaient ainsi à deux jours de lectures de cartes périmées et de road book incompréhensibles, là où un GPS à 50 euros vous guide au millimètre et dans toutes les langues jusqu’ -y compris- au milieu des steppes de l’Asie centrale. Puis 2000 km sans assistance dans des régions encore imprégnées de leurs revendications autonomistes avec des autos qui n’assuraient pas, dans leur jeunesse, une liaison sans escale forcée entre Londres à Brighton. Nos amis du Tour Auto avaient, de leur côté, choisi d’en découdre sans bretelle ni ceinture dans les rues du Grand Prix de Pau quand d’autres enfin se préparent à parcourir les chemins à peine empierrés du Maroc au volants (?) de 4L arrachées à l’abandon ou à la destruction. Le bonheur…disent-ils !
Totalement irresponsable martèlent les autres. Les autres, ce sont ceux qu’on n’a pas salué aux bords des routes du Tour Auto, comme les centaines de milliers de spectateurs qui se sont agités sur le passage d’une sublime caravane, qui ont franchi les barrières des spéciales au risque de leur sécurité, qui ont fréquenté les parcs fermés au-delà des limites, qui ont suivi les champions sur la route au risque de la confiscation de leurs permis de conduire. Les autres, probablement, ne rêvent pas. Ou pas comme nous.
Ce rêve, que les plus opiniâtres parviennent à réaliser, c’est notre dénominateur commun. Protégeons-le !
Pierre WEHNER
PS : Je remercie très cordialement Norbert de m’avoir offert de vivre ce rêve (presqu’) éveillé et de m’avoir, en m’accordant sa confiance, fait partager son expérience de grand pilote dans le partage d’une amitié sincère. Avec, en prime, une belle leçon d’humilité que les circonstances nous ont fait partager.
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