Bordeaux n'avait plus vibré ni résonné du son des borborygmes mégaphoniques des moteurs historiques depuis 1997, année du Centenaire de l'ACSO et de la dernière rétrospective des GP de Bordeaux.
Les Allées de Tourny l’ont fait le week- end dernier et le doivent, cette fois ci, au grain de folie et à l'obstination des promoteurs de l'ASACSO, depuis longtemps rompus à l'organisation des épreuves routières de compétition sous la houlette de leur Président Jean Claude LABEYRIE, désormais alléchées par la vitalité de l'automobile historique.
On le doit également à l'implication croissante de la FFSA et de ses ASA qui ont compris, comme je me suis plu à le répéter depuis maintenant 10 ans, initié que j’étais par les réussites de l'Automobile Club de Monaco et de l'ACO et en dépit d' une incrédulité ambiante initiale, que "l'historique“ était l'avenir de l'automobile.
On le doit aussi à l'intuition et à la persévérance des disciples de la première heure représentés par la FFVE et son président Claude DELAGNAUD, forts de leurs clubs affiliés depuis plus de quarante ans, qui ont su en construire les fondations.
On le doit enfin à l'institution que représente, dans notre cité, l'Automobile Club du Sud Ouest dont le parrainage confère, par le poids de son histoire et de sa notoriété, un gage qui a su convaincre nos édiles du sérieux d'une telle manifestation.
Une centaine de concurrents ont donc répondu à l'invitation de parader au coeur de Bordeaux avant d'aller rejoindre , pour une journée, les routes de l'Entre Deux Mers et parcourir 140 km d'épreuves spéciales chronométrées au milieu des vagues des océans de vignes qui font la fierté et la richesse de notre région.
Ils n'auront probablement pas tous imaginé que, pour assurer leur plaisir et leur sécurité, il aura fallu deux ans de préparation à une poignée de passionnés qui ont du, en outre, former et encourager plus d'une centaine de bénévoles présents sur le parcours.
Ils ignorent peut être aussi qu'il aura fallu des heures de négociations avec les autorités préfectorales, départementales et municipales, sans parler des riverains, pour finaliser le tracé et la fermeture des routes empruntées. Qu'il aura fallu répondre à des normes draconiennes de sécurité afin de protéger de leurs propres démons les concurrents et les spectateurs avides de sensations fortes, chercher et trouver des ressources financières pour assurer l’existence d’un tel rallye et enfin engager et défrayer pour l'occasion, à la seule fin d'assurer le respect des réglements et la régularité des classements, des commissaires et des émissaires de la FFSA,
Ils auront quelquefois seulement noté, pour ceux qui n'étaient pas encore initiés aux épreuves FFSA, que le prix de l'engagement dépassait largement celui des épreuves de régularité type ADERH ou CHAMP auxquelles ils avaient l'habitude de participer jusqu'alors.
C'est le prix qu'il faut payer aujourd'hui pour profiter des routes fermées et qu'il faudra peut être acquitter demain pour toutes les manifestations routières dont la FFSA, délégataire d‘une responsabilité de service public, sera garante .
De 3 à 10 euros le kilomètre selon la notoriété et la spécificité de l'épreuve !
Pierre WEHNER
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